MICHELINE, Russell Pick, Vincennes, septembre 2012

Marie-Hélène évoqua un jour ses visites d’enfance au Parc zoologique de Vincennes. Sa mère, disait-elle, avait le pouvoir magique de faire danser les éléphants. J’appris alors que nous avions passé notre enfance de chaque côté du bois : elle à Charenton, moi à Vincennes. Enfant, la visite au zoo était l’une de mes activités favorites, d’une certaine façon, elle le demeure. Le seul animal que j’ai l’impression d’y avoir toujours vu, le seul qui avait une véritable identité, était Micheline, l’éléphante d’Afrique du Parc. La voir, c’était comme aller visiter un membre de la famille un peu éloigné. Lorsque j’allais au zoo avec ma mère et ma sœur, c’était le moment le plus attendu. Ma mère avait aussi ce pouvoir : demander à Micheline de bouger les oreilles, de lever la patte de lever la trompe et Micheline faisait, de bonne grâce, tout ce qu’on lui demandait. Je suppose que c’est le gardien de l’éléphante qui montrait cela aux visiteurs. Lorsque Marie-Hélène raconta ce souvenir, je voyais donc très bien de quel éléphant il s’agissait ! J’ai trouvé intéressant ce souvenir commun, et je me suis demandé si les heures passées, pendant toutes ces années d’enfance, à admirer Micheline, n’avaient pas été un peu à l’origine de notre vocation de peintres. Hélas, rares sont nos amis artistes qui ont connu Micheline mais nous avons voulu tout de même lui rendre ce petit hommage. Nous leur avons donc demandé : qui est Micheline ?